En ce beau matin ensoleillé, Fuyu se fit réveiller par une clameur provenant des cuisines. En bonne maîtresse de maison, la neko se leva et partit vers les cuisines pour se plaindre. Elle ouvrit la porte, et la referma aussitôt en voyant l'homme qui était assis à la table. Le baron de machin-truc, elle aurait du s'en douter. Il n'y avait que lui pour se pointer chez les autres aux aurores, et commencer à raconter des histoires complètement inintéressante de sa voix tonitruante. Heureusement le baron n'avait pas l'air d'avoir remarqué qu'elle était réveillée. La jeune fille remonta furtivement dans sa chambre. Elle fit une rapide toilette et s'habilla en vitesse. Elle choisit une robe courte noire qu'elle portait par dessus une chemisette blanche. Elle ne pouvait pas prendre le risque de porter une robe longue: si elle devait s'enfuir, la robe courte lui permettrai de courir plus facilement. Après avoir donner quelques coups de brosses rapides à sa longues chevelures, Fuyu attrapa Jack et ouvrit la porte avec précaution. La voie était libre. Le baron était dans une position stratégique: de la cuisine il pouvait aisément voir la porte principale et la verrait tout de suite si elle l'empruntait. Seulement, pour ce genre de situation existait la porte arrière.

La fillette réussit à atteindre la porte sans se faire remarquer. Elle sortit rapidement, prenant soin de ne pas faire de bruit en refermant la porte. Fuyu contourna le bâtiment afin de ne pas être vue de l’intérieur. Une fois qu'elle fut certaine d'être en dehors du champ de vision du baron elle se mit à courir. Si elle arrivait à entrer dans l'académie elle serait hors d'atteinte. L'entrée la plus proche était bien entendu l'hôpital. C'est donc vers celui-ci que se dirigea Fuyu. Une fois qu'elle fut à l’intérieur, elle ralentit le pas. Cette course matinale l'avait un peu fatigué. Cette journée commençait très mal!

-Bon, on fait quoi maintenant?
Jack daigna enfin lui adresser la parole pour la première fois de la journée. Peut-être était-il toujours fâché que Fuyu l'ait laissé au manoir pour aller voir Zack. Mais si elle ne l'avait pas laissé il aurait passé sa journée à insulter le pauvre homme.
-Je ne sais pas...Il n'y a pas de cours aujourd'hui donc ce n'est pas une option...
-Pff! De toute façons je vois pas l’intérêt d'aller écouter un vieux radoter pendant des heures.
Il était vrai que le dernier auquel ils avaient assisté avait été particulièrement éprouvant pour leur patience.

Sans s'en rendre compte Fuyu était sortie de l'hôpital et déambulait dans les couloirs de l'académie. Elle tourna à droite au coin en trottinant et se figea.
-C'est stupide de croire en cela.. ......, cela n'en fait pas un réelle sentiments, mais un sentiments invent. ....... donc je ne vois pas l'intéret que cela peut apporter de ce compliquer la vie avec tant de tracas pour un tel concepte.

Les oreilles félines de la jeune fille ne parvinrent qu'à capter des bribes du monologue mais cela suffit à inquiéter Fuyu. Un homme...Ce devait être un homme avec une voix comme ça. Que faire?
Fuyu tendit l'oreille mais la voix s'était tut. Elle attendit encore quelques minutes mais toujours rien. L'homme était peut-être parti. Elle fit quelques pas hésitants et s'arrêta à nouveau.

Avançant de cette façon, Fuyu s'avança jusqu'à l'angle du mur. Tout doucement elle se pencha afin de voir si la personne était partie. Apparemment non, il y avait bien un homme qui se trouvait à côté de la fenêtre. Il regardait autour de lui comme s'il cherchait quelque chose. L'homme était vêtu de noir, d'un kimono noir en fait. Il avait aussi une impressionnante chevelure noire. Ses cheveux n'étaient pas aussi longs que ceux de Fuyu mais ils étaient longs. Il avait l'air d'avoir la vingtaine mais la jeune fille savait qu'il ne fallait pas toujours se fier aux apparences. Elle-même en était un excellent exemple: elle avait quatorze ans mais avait l'air de n'avoir que dix ans.

Fuyu se pencha un peu plus pour mieux voir. Il n'avait pas l'air d'être un élève, un professeur? Qu'importe il avait l'air inquiétant. Devait-elle continuer comme si de rien n'était? Ou s'enfuir en courant? Les couloirs étaient vides en ce début de matinée. Si l'homme décidait de commettre un meurtre, pour peu qu'il soit puissants, la demoiselle ne serait plus qu'un souvenir. Que devait-elle faire?

L'homme avait apparemment repéré Fuyu et s'avançait vers elle. Il semblait très calme mais cela ne le rendait que plus inquiétant. Le premier réflexe de la neko fut d'essayer de s'enfuir. Mais pour une raison qu'elle ne s'expliquait pas elle restait figée sans pouvoir bouger.

-Hey toi là-bas, tu peut sortir de ton coin, j'ai à te parler.

Lui parler? Mais non! Il avait dut la confondre avec quelqu'un d'autres. C'était surement ça! Il parlait à quelqu'un qui se trouvait derrière elle. Pleine d'espoir la fillette se retourna. Personne. Le couloir semblait encore plus vide qu'auparavant. Il y avait aussi la possibilité qu'il voyait des fantômes. Fuyu se retourna de nouveau. Elle avait la désagréable impression que c'était elle qu'il regardait...

L'homme arriva jusqu'au coin où elle était cachée et s'arrêta. Il n'y avait plus aucun doute c'était bien à elle qu'il parlait. L'homme l'examina un instant puis fronça les sourcils. Bien qu'elle n'en laisse rien paraître sur son visage Fuyu était terrorisée. Quelqu'un qui avait l'air puissant et qui fronçait les sourcils en vous regardant...En Enfer, ça ne menait qu'à une seule chose. Elle allait se faire tuer. Utilisant sa vitesse féline, Fuyu recula le plus loin possible. Elle n'osait toujours pas tourné le dos au sinistre individu.

-Alors on me surveille.. pourquoi ça ?

La jeune fille se figea. Haaaaaaaa? Cette fois son sentiments de profonde confusion atteignit son visage. Le surveiller? Il devait y avoir une erreur là. La neko sortit un bloc note et un crayon à la vitesse de la lumière et griffonna dessus.

"Te surveiller? Qui?"

Sans s'en rendre compte elle avait employer le tu plutôt que le vous. En fait il était très rare qu'elle emploie le vous. Ce n'était pas par manque de respect, simplement il lui avait toujours paru très naturelle de dire tu aux gens.

"Pourquoi est-ce qu'on te surveille?"

Tel fut le second message de Fuyu. Elle ne comprenait vraiment pas pourquoi quelqu'un le surveillait. Était-il paranoïaque? Si c'était le cas il était fort possible qu'il pense être surveillé. Ou avait-il commis un crime? Ou peut-être avait-il des ennemis? Dans tout les cas Fuyu ne comprenait ce qu'elle venait faire dans tout ça. Pourquoi surveillerait-elle quelqu'un qu'elle n'avait jamais rencontré avant?

L'homme soupira.

-Ohhh une muette.. c'est de toi dont je parle.. et j'aimerais savoir pourquoi tu te cache dans ce coin et me fixe ainsi ?

Muette? Qui avait dit qu'elle était muette?

-Je parle de toi, alors répond moi, sinon je t'envois che le directeur.. j'ai pas envie de perdre mon temps, si tu es là pour faire un mauvais coup tu as mal choisi ta journée petite.. et tu as beau être muette ça je m'en contre-balance.

Encore! Elle devrait peut-être lui dire qu'elle n'était pas muette. Remarque elle pouvait aussi le laisser mariner vu comment il était malpoli elle devrait peut-être pas trop se fouler. En tout cas il venait de lui confirmer qu'il était un professeur. Le fait qu'il l'ait menacé de l'emmener chez le directeur plutôt que de lui taper dessus le prouvait. D'ailleurs c'est ce qui inspira confiance à Fuyu. Pas parce que c'était un professeur mais parce qu'il avait préféré la menace non violente. Il était très malpoli ça ne faisait pas de doutes. Mais au fond il n'était peut-être pas si mauvais que ça.

"Je ne suis pas muette. C'est juste que si je parle je vais vous hypnotiser."

Elle tourna la page de son carnet et continua à écrire.

"Je ne te surveillais pas. Je me demandais juste si je devais passer ou m'enfuir."

Fuyu marqua une pause. Devait-elle se présenter? Peut-être bien. S'il était un professeur il avait surement moyen de savoir qui elle était de toute façon. Elle se remit à écrire.

"Je m'appelle Fuyu Fukishi et lui c'est Jack, et toi?"

Tout en montrant son carnet à l'homme et lui montra le nounours pour qu'il comprenne qui était Jack. Une fois qu'elle fut sure qu'il ait fini de lire elle baissa son carnet et attendit sa réponse. Elle espérait qu'il allait répondre. Il n'était pas obligé, tout comme il n'était pas obligé de a croire quand elle disait qu'elle ne l'espionnait pas. Mais elle espérait qu'il allait la croire parce qu'elle n'avait pas envie d'aller chez le directeur.

Draven Sosoro. Enfin...Monsieur Sosoro. C'était donc bien un professeur. Il avait l'air assez strict. D'un autre côté il avait plutôt sympa. Enfin sympa quand on se met dans le contexte c'est pas difficile, il suffit de ne pas tuer tout ceux que l'on croise. Mais Drav...Monsieur Sosoro, il était vraiment sympa, au niveau 2. Il ne l'avait pas tué en la voyant et en plus il discutait avec elle comme un professeur normal discuterait avec un élève normal. Et mine de rien, c'était rare. Il n'y avait qu'à voir la CPE...Fuyu n'avait jamais rencontrer le directeur donc elle ne savait pas trop comment il était mais son instinct la poussait à retarder le moment de leur rencontre.

"C'est joli comme prénom Draven."

Elle avait écrit ça sans trop y penser. Ne pensez qu'elle se moquait de lui, elle le pensait vraiment. Bon, ce n'était peut-être pas la meilleure chose à dire surtout après qu'il est insisté sur l'emploi de Monsieur Sosoro...

-Bien, qu'est-ce que tu vient faire à part cela a l'académie pendant le week-end ? tu as ublier quelque chose ?


Ah! Il venait de poser une question compliquée. Comment lui répondre? Devait-elle lui expliquer sa situation? En fait comment pouvait-elle expliquer sa situation? Zack avait employer un mot qui décrivait parfaitement les actions du baron...Du harcèlement c'était ça.

"Il y a quelqu'un qui me harcèle. J'ai été obligé de fuir."

Fuyu ne savait pas si cette explication serait suffisante. Qu'elle le soit ou pas cela n'avait aucune importance maintenant qu'elle avait commencer à en parler la fillette brûlait de tout déballer. Ça n'allait surement pas intéresser Monsieur Sosoro mais il était prof. Il avait le devoir d'écouter les problèmes de ses élèves.

-Tu vois, il y a ce baron de Machin-truc-dont-je-ne-me-souviens-plus-le-nom, il arrive chez moi comme si c'était sa maison, il raconte des histoires à dormir debout pendant des heures, après il essaye de me convaincre de l'épouser, et il ne repart que quand je m'évanouie de fatigue. En plus de ça il me bombarde de bouquet de fleurs et de lettres qui puent l'eau de Cologne. Des fois j'en reçois plus de cinq par jour."

La fillette soupira. Ça faisait du bien d'évacuer toute cette frustration. Par contre, elle avait écrit tellement vite qu'elle avait mal au poignet...Fuyu leva la tête vers Monsieur Sosoro. Elle n'avait pas fait attention jusqu'ici mais il lui souriait. C'est fou ce qu'un sourire peut changer quelqu'un! Elle devrait faire un effort elle aussi. Elle se concentra donc pour briser son masque inexpressif et sourit à Monsieur Sosoro.

Aaaah! L'encastrer dans le mur! Il avait des bonnes idées Monsieur Sosoro. Jusqu'ici elle n'avait pas voulu sombrer dans la violence, puisqu'après tout elle détestait la violence, mais certaines situations étaient trop grave pour être réglées à l'amiable. En plus c'était le baron de Machin-truc dont on parlait. Personne ne se plaindrait s'il venait à mourir d'un excès de violence ou d'une maladie grave s'étant soudainement déclaré. Il pouvait mourir pendant l'opération chirurgicale ça arrivait souvent à Shiro d'avoir des patients comme ça. Il venait la voir trop tard parce qu'ils avaient l'impression que leurs blessures n'étaient pas grave et au final ils mourraient. C'étaient une bonne idée ça. Il faudrait qu'elle soumette ce plan à la poupée.

-Je ne peux pas faire grand chose.. la seul solution que je vois est que tu te trouve un copain ou bien un semblant pour ensuite le présenter au barron.. il te lachera surement en te voyant avec quelqu'un d'autre ?


Fuyu regarda le professeur avec des yeux ronds. Elle, un copain? Même si elle faisait semblant ça se verrai tout de suite qu'ils ne sortaient pas ensemble. A cause de sa phobie des hommes, elle se sentait particulièrement mal à l'aise quand l'un deux la touchait. C'est vrai qu'elle faisait des efforts et qu'elle s'était améliorée mais cela ne voulait pas dire que...Enfin bon, bref, de toute façon elle ne connaissait personne qui pourrait remplir ce rôle. Elle secoua violemment la tête pour éloigner toute ces mauvaises pensées.

-Je ne connais personne qui puisse remplir ce rôle. En plus je pense que dans mon état actuel ce serais impossible de faire croire à quelqu'un que j'avais un copain.

Et donc, voilà. De toute façon le baron était tellement insupportable qu'il aurait probablement refuser d'admettre sa défaite. S'il était possible qu'il soit pire que maintenant il le serait. Fuyu soupira. C'était à se demander comment elle avait pu rencontrer quelqu'un comme ça.